La chevalerie – deuxième partie par Wolkenz d’Estnordia

Tiré de « L’Écho des Cantons » no. 5 mai 2000.

Extrait avec numérisateur et reconnaissance de texte.

La chevalerie – deuxième partie

Par Wolkenz d’Estnordia, Knight Marshall des Rives d’Estnordia

Le radicalisme evangelique et Ie mouvement reformateur gregorien du 12ieme siecle ebranlent l’ordre etabli. ParaIlelement au developpement du catharisme dans Ie Languedoc, apparaissent plusieurs mouvements se reclamant de l’evangile ou denonyant les liens de l’Eglise tempore 1et sa richesse materielle. Devant ces dissidences et la faveur qu’eIles rencontrent aupres des populations, Rome n’a pour principales reponses que la condamnation par les tribunaux inquisitoriaux ou l’integration au sein de l’orthodoxie, par la creation de nouveaux ordres religieux et de communautes sous controle, rattachees a I’Eglise.

En 1145, Bernard de Clairvaux arrive dans Ie Toulousain a la tete d’une mission de prelats et decouvre a Verfeill’ampleur du phenomene cathare. L’Ordre de Citeaux connait pourtant ce mouvement dissident influent qui revendique une filiation apostolique, prone Ie dualisme et rejette les principaux sacrement de l’Eglise a l’exception du bapteme. Les premiers sermons cisterciens contre les « albigeois » (initialement les cathares sont implantes dans la region d’Albi) serviront de base theorique a l’Inquisition. Au debut cependant, ils n’ont guere d’efficacite. Soutenus par l’aristocratie occitane, les « bonshommes » ou « parfaits », ainsi qu’ils se nomment eux-memes, defient les prelats catholiques dans un debat contradictoii’e tenu a Lombers, en 1165, puis apparaissent impunement au grand jour lors du concile cathare de Saint-Felix-du-Lauraguais, en 1167 – dont on doute aujourd’hui qu’il se soit vraiment tenu – , premiere assemblee des Eglises heretiques d’Occident, presidee par l’eveque bogomile Nicetas de Constantinople.

Rome ne peut accepter cette montee dissidente en Languedoc, ou les « parfaits », comme a Montreal, brisent la predication catholique des cisterciens Raoul de Frontfroide et Pierre de Castelnau.