La peste au Moyen-Age par Othon Hohenstauffen Von Salza

Tiré de « L’Écho des Cantons » no. 5 mai 2000.

Extrait avec numérisateur et reconnaissance de texte.

La peste au Moyen-Age

Par Othon Hohenstauffen Von Salza

Plus meurtrieres que les guerres, les cycles pandemiques de peste ont ravage la planete a trois reprises. Les deux premieres fois durant Ie moyen age, la derniere vers la fin du XIXeme siecle. L’absence de documentation nous empechent de dire avec exactitude Ie moment precis de l’apparition de la premiere epidemie, on peut neanmoins la situer au alentour de 541. La maladie toume alors autour du bassin Mectiterraneen et s’abattra sur la civilisation a 14 reprises sur deux siecles de temps. On estime que Ie cycle pandemique emportera 40 millions d’ames et affaiblira considerablement l’empire Byzantin. Au sujet de la maladie, Procopius; historien de l’empereur de Byzance Justinien Ier (527-565); ecrira <<Lecorps des malades est couvert de pustules noires … sympt6me d’une mort immediate». A ce moment la, l’epidemie bat son plein et emporte a Constantinople seulement, 1000 personnes par jour.

Le second cycle pandemique debute au XIVeme siecle, lorsque les routes de commerces commencent a traverser l’Asie. La peste touche la Chine depuis 1420, et arrive en Europe en octobre 1447 par Ie port de Messine en Sicile. Les marins sont alors atteints d’un mal etrange, mais personne ne remarque que les rats qui quittent les navires ne sont guere plus vaillants. Durant les cinq annees suivantes, la maladie va se propager a travers toute l’Europe en suivant Ie sens des aiguilles d’une,montre, pour finir par atteindre Moscou en 1452. Le Fleau emportera 25 millions de personnes. La encore, la peste bubonique est en cause ainsi que sa forme pulmonaire, qui elle tue en trois jours. Dans cette societe superstitieuse on attribue la maladie a la colere divine. Le college des docteurs de l’universite de Paris, en arrive que la maladie est due a la sinistre conjonction des planetes Satume, Mars et Jupiter, et qu’il en resulte une corruption de l’air. (Suite dans la prochaine parution)