La Beaute au Moyen Age Partie II : Soins de Beauté par Philomene de Narbonne

Tiré de « Les Nouvelles du Havre » mars 1999.

Extrait avec numérisateur et reconnaissance de texte.

La Beaute au Moyen Age Partie II: Soins de Beauté

Lors du 24 mai 1998, La Chambre des Dames a invite Catherine Seres pour I’entretenir de la beaute au Moyen Age. Le texte qui suit n’est qu’un resume de tout ce qui s’est dit lors de cette soiree.

Pour ce qui est des soins de beaute a cette epoque, l’Orient eut une grande influence, par I’apport des Croisades, sur les mceurs hygieniques occidentales, en particulier ce qui se faisait dans les Hammans royaux. Ces derniers etaient des lieux ou les femmes destinees a etre offertes a des Kalifs ou a des Sultans se faisaient refaire une beaute par differents soins, qui se composaient entre autres de massages, de bains aux essences de fleurs et de « saunas » au cours desquels plusieurs huiles aux odeurs enivrantes etaient utilisees. Ces soins avaient pour effet d’assouplir la peau tout en la rendant plus douce au touche. lis comprenaient egalement une diete alimentaire capable de rendre les formes plus harmonieuses selon les canons de beaute en vogue. Au royaume de Grenade, dans les serails, Ie raffinement atteignait done son apogee avec tout I’art du corps.

Cet art se caracterisait entre autres par I’agreable moment ou les femmes se laissaient parfumer et masser tout Ie corps .. (de quoi eveiller les sens d’un homme). D’autant plus qu’il y avait des parfums pour chaque partie du corps. Les cheveux pouvaient, apres etre laves, exhaler plusieurs odeurs dont la marjolaine, Ie jasmin ou la violette. Les aisselles pouvaient etre parfumees avec du myrte; les jambes et les pieds, avec du thym ou du nard; les fesses avec du Lotus et Ie pubis avec du jasmin. L’eau de rose et la poudre de racine d’iris de Florence etaient frequemment utilisees pour les soins de la peau. L’une pour les oins du visage et I’autre pour fixer les parfums et parfumer la peau, en particulier celie des seins. Le ventre et les cuisses a I’application d’essence de rose, degageaient une odeur plus suave au contact de la chaleur corpore lie. En ce qui concerne la dentition, il etait possible de rendre les dents plus blanches en les frottant avec de la racine de guimauve u des coquilles d’ceufs pulverisees. L’haleine, tant qu’a elle, se parfumait souvent par la mastication de fleurs de jasmin et de clous de girofles. /I est a noter que I’epilation des jambes et des autres parties pileuses du corps existait. Elle se faisait a I’aide d’une pate a base de chaux et d’orpiment que I’on roulait sur les poils indesirables.

Ce resume ne serait pas complet sans souligner I’importance de la chevelure dans la beaute et les mceurs de cette epoque. Les jeunes filles, regie generale, portaient leurs cheveux denoues et, lors d’occasions speciales comme a la fete de mai, pouvaient les orner de fleurs et de rubans. Tant qu’aux femmes mariees, elles les attachaient et les couvraient. Probablement parce que les cheveux a cette epoque etaient un element de seduction qu’une femme de bonne vie devait cacher afin de ne pas exciter I’envie et les sens des autres hommes que Ie sien.

Philomene de Narbonne

(Murlune)

Pour La Chambre des Dames