L’etonnante croisade de Pennsic – Chapitre II Le brusque reveil par Mikael Mirtadelle

Tiré de « L’Écho des Cantons » juillet 2001.

Extrait avec numérisateur et reconnaissance de texte.

L’etonnante croisade de Pennsic

Par: Mikael Mirtadelle

Chapitre II Le brusque reveil

L’aube se leve lentement, une legere brume degagee par la rosee du matin donne au paysage un air sinistre. Pellandres ouvre les yeux, a ses cotes Dreux et Thibeau sont deja eveilles. Au premier mouvement Pellandres grimace de douleur, tout son corps lui fait atrocement mal comme si toute la cavalerie lourde ennemie lui etait passee sur Ie corps. Aussitot la realite refait surface, les evenements de la veille lui reviennent douloureusement en memoire Quel brusque reveil.

Autre journee penible a venir laisse echapper Dreux dans un murmure, il va falloir rallier Ie camp de guerre. Les trois passent leurs vetementsencore souilles et degageant des odeurs de chair et de sang seche.

Ils se dirigent vers l’auberge et entrent dans la salle, presque vides, dans un coin, ils aperyoivent Tristan et Quentin attables devant un reste de repas, ils se precipitent avec joie pour les enlacer heureux de les retrouver et s’inquietent de Othon.

Celui-ci va beaucoup mieux repond Quentin, la dame couchee a ses cotes yest smement pour quelque chose. Cependant un chevalier a tr6passe cette nuit. Tout de suite les trois comperes se rappelent ce chevalier inconnu gravement blesse qu’ils ont transporte tout au long de la retraite jusqu’a l’auberge. Mettons Ie rapidement en terre, dit Dreux et regagnons au plus vite Ie camp avant que Ie Middle nous tombe dessus.

Rapidement ce fut fait et Ie soleil pointait au moment ou la petite troupe composee maintenant d’une trentaine de personnes ftnit de plier bagage et reprit la route. Othon encore trop faible pour monter a cheval fit Ie trajet en charrette empile avec les autres blesses et pieces d’armures recuperees.

Le soleil etait deja bien haut quand enfIn Ie camp apparut devant eux. En entrant au camp, la troupe ne croisa que regards sombres et tristes. Deja depuis un moment les nouvelles de la defaite avaient faites Ie tour du camp. Tous marchaient tete basse et parlaient a voix couverte.

Apercevant Ie bivouac de la compagnie de la Croix des Glaces, tous se precipiterent et les voyant venir des clameurs de joie s’ eleverent du camp. Bien vite cependant la joie des retrouvailles fut remplacee par les pleurs de dames dont Ie compagnons etaient restes sans vie sur Ie champ de bataille.

Godfroy sortit de son pavillon et se lanya dans les bras de ses freres d’armes.Un melange de larmes de joieet de douleur lui coulaient sur les joues. Trop de ses freres n’etaient pas revenus mais l’arrivee sains et saufs de ses bons amis Ie reconfortait et lui donnait bonheur.

Notre banniere y est restee cria Othon du fond de sa charrette. C’est un deshonneur pour la compagnie, il faut y retourner et y chercher vengeance. Tous se regarderent, dans la hlUe de la fuite personne ne s’etait aperyU de l’absence de celIe-ci. Celui qui la portait etait tombe au combat et dans la fuite personne ne l’avait recupere. Tu as raison s’ecria Godfroy mais pas maintenant, il faut se reorganiseret cette fois je serai avec vous pour combattre a vos cotes.

QuelIes sont les dernieres nouvelles ici demanda Tristan. Pas tres bonnes repondit Godfroy, illeur confIrma alors que Ie roi y etait reste et que c’etait la confusion. De l’armee du Nord, les Irlandais avaient subi de lourdespertes ainsi que les nippons et les franyais, les ecossais s’en etaientbien tires ainsi que les germains. Les autres familles avaient subi des pertes importantes mais ce n’etait pas catastrophique Dans les autres baronnies et fIefs c’etaient dans plusieurs cas desastreux, certaines familles etaient presque completement decimees.

Que va t’il se passer demanda Pellandres.On ne sait pas encore, les chefs de guerre vont se reunir pour decider si nous rendons les armes ou si nous reprendrons Ie combat, reprit Godfroy. Nous rendre, jamais s’ecria Othon toujours du fond de sa charrette. Celui-ci devrait avoir aussi la langue coupee pensa MirtadelIe toujours assis au guide de la charrette.

Dans quel etat est notre armee alors? dit Tristan. Godfroy repris la parole. Comme nous etions superieur en nombre, quelques forces de reserve sont restees a l’arriere, done toujours disponibles. D’autres reserves, venant des regions les plus eloignees seraient aussi en route pour nous joindre et devraient arriver sous peu et il y a encore sfuement des survivants qui n’ont pas encore joint Ie campement. Le dilemme presentement est de savoir, si decision est prise de continuer la guerre et retourner au combat, qui dirigera les troupes. Certains sont partisans que la reine llene la charge alors que d’autres voudraient que Ie prince soit couronne roi irnmediatement et soit a la tete de l’armee. Surement que les discussions seront intensives energiques.

Des clameurs monterent d’un autre cote du camp, des survivants qui revenaient sans doute. Encore des heureux mais aussi son lot de tristesse. Puis les trompettes resonnerent aux quatre vents pour appeler les capitaines, les chefs de familIes, marshals de combats et tous offtciers deguerre a une grande reunion. Sean arriva en courrant Ie poignetenveloppe, brise au combat, il pria Godfroy et aussi Tristan maIgre sa fatigue de l’accompagner a la reunion. L’avenir du royaume de L’Est pourraitbien sejouer dans les prochaines heures.

Fatigue Thibeau et Murron se retirerent dans leur pavillon. Thibeau s’etendit sur son lit de fortune, Murron lava ses blessures et refIt ses pansements de fortune puis se colla tendrement a ses cotes. Rapidement Thibeau s’endonnit, Murron inquiete perdue dans ses pensees.

Elle aurait aime que tout soit fmi, retourner en ses terres ecouler des jours tranquilles mais elle savait que Thibeau retournerait se battre, cela l’attristait maisau fonds e1le Ie souhaitait. N’avait t’elle pas elle aussi perdu de nombreux freres Irlandais et membres de sa famille dans la bataille.

Pellandres pendant ce temps fourbissait ses annes, il etait anxieux de reprendre Ie combat. La fougue de sa jeunesse et l’amer de la defaite l’empechait de tenir en place. 11ne se calmerait pas tant qu’il n’aura pas fait vengeance et occis l’ennemi. 11preferait mourir au combat que connaitre les affres de la capitulation

Dreux et Quentin s’etaient retire a l’ecart et meditaient ensemble sur les causes de la defaite, qu’est cequi n’avait pas fonctionne dans la strategie, et de quelle fayon ils pourraient recuperer leur banniere. Elle devait figurer panni les trophees de la victoire du camp ennemi. Ils pensaient tout deux a leurs familles restees en leurs terres qui devaient se morfondre et se demandaient s’ils les reverraient un jour. Dreux eut une pensee pour sa mere. Mais tous deux avaient aussi surtout hate au retour de Tristan et Godfroy afin de connaitre les nouvelles.

Des rumeurs circulaient dans Ie camp que l’annee du Middle etait a se rassembIer et se mettre en route pour venir porter Ie coup fatal. 11pourrait attaquer Ie camp dans deuxjours. La fatigue et les blessures de combat n’etant point ressentis au meme degre lorsque vous etes victorieux.

La journee tirait a sa fin et bientOt la nuit tomberait, d’un campement a l’ecart la brise apportait une odeur de sanglier sur broche, et Ie son des tambours commenyait it resonner. Qui donc pouvait avoir Ie ~ur a manger et a la tete suite it un tel desastre.

Ie soleil brUlant faisait place a la fraicheur du soir. Cette longue journee de tristesse allait elle enfin disparaitre. Les survivants de la terrible bataille etaient maintenant tous entres. Des troupes fraiches avaient franchi les portes du camp, les troupes venant des regions les plus eloignees fourbues du voyage arrivaient enfm.

Soudain les herauts apparurent en tous les points strategiques du camp, la reunion etait enfm terminee et tous connaltront bientOt les decisions des chefs de guerre. Enfin nous saurons si nous allons deposer les annes et capituler honteusement devant l’annee du Middle ouau contraire nous battre avec energie et si c’est Ie cas qui conduira les annees, la reine abattue par la mort du roi ou Ie jeune prince sans beaucoup d’experience.

Aux cris des oyez oyez oyez , un grand silence se fit, point ne fut necessaire d’attendre comme veux la coutume Ie second oyez pour I’obtenir, des Ie premier cri, ce fut Ie silence de mort, meme la faune cessa toute vie.

Ceux qui dormaient ouvrirent les yeux, Thibeau sursauta sur sa couche, Quentin, Dreux et Pellandres furent debout instantanement et tout en voyant apparaltre Godfroy, Tristan et Sean qui arrivaient en courrant souffle coupe ils entendirent la proclamation des herauts.

Qu’il soit porte a la population du royaume de I ‘Est et de sa puissante armee que nous, reine et prince regnant avons convenu de continuer la lutte nous opposant a l’envahisseur du royaume du Middle, nous serons tous deux a la tete de notre glorieuse armee pour porter …..

La suite de la proclamation fut couverte par des grand cris de joie, Des bravos et des viva! Jaillirent de partout. Au moment meme ou Tristan et Godfroy atteignirent leurs compagnons.

Nous allons continuer la guerre declara Tristan tout excite, la reine desirant . venger Ie roi sera Ie fer de lance de l’annee qui chargera l’ennemi. Peut importe si elle tombe au combat, e1le n’ira que plus vite rejoindre dans la tombe son amour, mais pas sans entramer une multitude d’ennemis avec elle dans la mort, a t’elle declare.

Je serai ases cotes! s’exclama Pellandres. Et ce1ui qui la fera trepasser devra me passer sur Ie corps.

Le prince avec la seconde part de l’armee, reprit Tristan, sera Ie glaive qui viendra achever une fois pour toute l’armee du Middle. Nous allons venger nos freres declara Godfroy

La reaction fut mitigee, tous etaient heureux que la guerre ne prennent pas fin sur une capitulation mais quelles sont nos chances dit Dreux. Malgre les nombreuses pertes, avec l’arrivee de nouvelles troupes nos forces sont cependant al’egalite, mais Ie moral des combattants est pessimiste, nous etions plus nombreux et nous avons perdu la bataille precedente.

Soudain du campement eloigne, Ie bruit des tambours resonna de plus en plus fort et une haute colonne de furoee de cuisson s’elevait dans les lueurs de la penombre. D’ entre les pavilions, Goulhran apparut en courrant et criant tout excite ..

D’un buisson, deux yeux brillants dans l’obscurite observent.

A suivre Chapitre III La fete